dimanche 30 mars 2008

CARCO Francis

CARCO FRANCIS, François Carcopino-Tusoli dit, (Nouméa, Nouvelle-Caledonie,1886 - Paris,1958) : poète, romancier, journaliste et auteur de chansons.
Il a passé ses dix premières années en Nouvelle-Caledonie, où son père travaillait comme inspecteur des domaines de l'Etat. Chaque jour, il voyait passer, sous les fenètres de la maison familiale de la rue de la République, les bagnards enchainés en partance pour l'île de Nou et restera marqué toute sa vie par ces images ; puis il a résidé, au gré des mutations de son père à Châtillon-sur-Seine, Villefranche de Rouergue (1901) , Rodez (1905 à 1907), faisant de fréquents séjours chez sa grand-mère au 4, rue du Lycée à Nice.Il séjourna à Agen, où il est pion durant 4 mois avant de se faire « virer » par le proviseur, ayant été surpris d'avoir laissé sans surveilance les élèves dont il avait la charge Ces épisodes de vie en Agenais témoignent de sa personnalité et de son esprit bohème :
"Je suis arrivé là-bas en pantalons collants : Vous êtes indecent, monsieur Carcapino, me dit le proviseur Chacornac, mettez votre pardessus".J 'arrivai désormais en pardessus et en châpeau de paille". "Aux élèves qui ne savaient pas la leçon je donnais 18 , à ceux qui la savaient, 4. Il avait comme collègue le marquis Robert de la Vayssière qui portait une barbe rousse et qui buvait de l'ether au kirch dans les cafés et lorsqu'il était saoul auscultait les chiens
Au cours de ce séjour, il rencontra les jeunes poètes qui fonderont avec lui, dès 1911, l'école fantaisiste* : Jean Pellerin, Léon Véranne, de La Vayssière, Tristan Derème,... . Il monta à Paris en janvier 1910. Il à 23 ans et fréquente Montmartre. Un bon de consommation en poche, qu'il a découpé dans une revue, il se rend au « Lapin Agile », où il croise notamment Pierre Mac Orlan et Roland Dorgelès. Après avoir poussé avec succès la goualante (chantant des chansons des bats d'af) à l'invitation du père Frédé, maître des lieux, il est immédiatement accueilli à la grande table où se réunissent les bohèmes de ce temps. Ami d'Appolinaire, Max Jacob, Maurice Utrillo, Modigliani, Pascin. Il assura également la critique artistique dans les revues L'Homme libre et de Gil Blas. Il a publié son premier recueil, La Bohême et mon cœur, en 1912. Début 1913, Francis Carco retourna à Paris et s'installa au 13 quai aux Fleurs. Il rencontre Katherine Mansfield, compagne de John Middelton Murry, journaliste londonien. « Rebelle et pure jeune fille » originaire de Nouvel-Zélande, Katherine quitta quelques mois le domicile conjugal entamant avec Carco une relation troublante, inaboutie, un « amour voué au désastre », comme il le disait lui-même, qui le marquera jusqu’à la fin de ses jours. Il prête son appartement à Katherine pendant qu'il effectue son service militaire à Gray, près de Besançon. Il dira que cette dernière, dans les lettres qu'elle lui adressera alors de Paris, lui a donné toute l'inspiration et les descriptions de Paris qu'il utilisa dans Les Innocents en 1916.
En 1914, il publie au Mercure de France, grâce à l'appui de Rachilde, femme d'A Valette, le patron de la revue, Jésus la Caille, histoire d’un proxénète homosexuel, dont il a écrit la plus grande partie lors de son exil-refuge chez sa grand-mère à Nice. Ce premier roman est applaudi par Paul Bourget. Mobilisé en novembre 1914 à Gray en tant qu'intendant des Postes (il a pour habitude d'écrire des poèmes sur les enveloppes des courriers qu'il distribe aux soldats), il rejoint, grace à l'aide de Jean Paulhan, un corps d’aviation à Avord, près de Bourges, puis à Etampes et enfin à Longwic près de Dijon. Il aura très peu l'occasion de voler et de mettre en valeur son brevet d'aviateur (brevet n° 5016) obtenu le 10 décembre 1916, se blessant au genou gauche et étant assez vite démobilisé.
Il rencontra Colette
dans les couloirs du journal L'Éclair en 1917 : « J'ai rencontré une grrrande dame » écrira-t-il à son ami Léopold Marchand. Leur amitié dura jusqu'à la mort de Colette., passant des vacances ensemble en Bretagne, la conseillant pour ses achats de tableaux.
D'autres livres suivront, notamment LItalic'homme traqué (1922) distingué, grâce au soutien de Paul Bourget, par le grand prix de l'Académie française. Exprimant dans une langue forte et riche des sentiments très violents, L'homme traqué est un des romans les plus émouvants de Francis Carco. Viendront ensuite L’ombre (1933), Brumes (1935) dont il dira à la fin de sa vie que ce fut son meilleur roman. Citons également l'Équipe, Rue Pigalle, les Innocents, Rien qu'une femme, Perversité, Vérotchka l'étrangère, l'Ombre, la Lumière noire, l'Homme de minuit.
Francis Carco a aussi écrit ses Souvenirs sur Toulet et Katherine Mansfield, Maman Petitdoigt, De Montmartre au Quartier latin, À voix basse, Nostalgie de Paris, des reportages sur le Milieu, et des biographies de Villon,
Verlaine, Utrillo (1938), et Gérard de Nerval (1955).
Son œuvre est riche d'une centaine de titres, romans, reportages, souvenirs, recueils de poésie, mais aussi pièces de théâtre comme Mon Homme qui lancera la rue de Lappe à la Bastille.
Il résida successivement à Cormeillles en Vexin
où il rachète le Château Vert, domaine d'Octave Mirbeau avec les espèces nombreuses gagnées avec Mon Homme, puis revint aux pieds de la Butte rue de Douai, puis au 79 quai d'Orsay.
En 1932, à l'occasion de conférences qu'il donne à Alexandrie
, en Égypte, il fait la connaissance d'Eliane Négrin, épouse du Prince du coton égyptien Nissim Aghion. Coup de foudre! Il n'hésite pas à « plaquer » sa première femme, Germaine Jarrel (ils divorcent le 6 novembre 1935), au grand dam de ses amis de la Butte, pour accueillir à ses côtés Eliane qui laisse son mari, ses richesses et ses trois enfants en Égypte. Très gentleman, Nissim leur adressera un télégramme de félicitations lors de leur mariage le 11 février 1936.
En septembre 1939, le couple emménagea à L'Isle-Adam, avant de s'exiler à Nice puis en Suisse (Eliane est en effet d'origine juive) où il retrouva son ami le peintre Maurice Barraud qui a illustré, Au coin des Rues (1919), et se lie d'amitié avec Jean Graven, Valaisan poète à ses heures et surtout éminent criminologue représentant la Suisse au procès de Nuremberg et inventeur, à la conférence de Rome , du terme de "crimes contre l'humanité". Après la guerre, il s'installa à nouveau à L'Isle-Adam.
Il décèda le lundi 26 mai 1958 à 20 heures (il était atteint de la maladie de Parkinson), au 18 quai de Béthune, dans l'île Saint-Louis, à Paris. Il meurt le 26 mai 1958, en écoutant L'Ajaccienne jouée par la garde républicaine qui passait sous ses fenêtres. Il est inhumé au cimetière parisien de Bagneux à côté de son frère, Jean Marèze qui s’est suicidé en 1942, et de sa seconde femme, Eliane, décédée en 1970.
Francis Carco a été membre de l'Académie Goncourt le 13 octobre 1937 élu au fauteuil de Gaston Chéreau. Surnommé "le romancier des apaches", il réalisa les plus forts tirages d'édition des années trente.
Il définit son œuvre lui même comme « un romantisme plaintif où l’exotisme se mêle au merveilleux avec une nuance d’humour et désenchantement ». Dans ses livres transparaît l'aspiration à un ailleurs : « Des rues obscures, des bars, des ports retentissant des appels des sirènes, des navires en partance et des feux dans la nuit ». L'enfant battu par son père corse consacra sa vie aux minorités et en fit souvent le sujet de ses romans : Canaques, témoins de ses premières années à Nouméa, prostitués, mauvais garçons.
Francis Carco était le cousin de l'historien et haut fonctionnaire Jérôme Carcopino, et le frère de Jean Marèze, poète et auteur de chansons (Sombre dimanche, Escale, etc.).
De nombreux peintres et illustrateurs ont été associés à ses livres : Maurice Vlaminck, Suzanne Valadon, André Derain, Pierre-Eugène Clairin, Eugène Véder, Louis Legrand, P. Ambrogiani, Chas Laborde, Daragnès. André Dignimont a notamment illustré Perversité (1924), l'Equipe en (1925), Bob et Bobette s'amusent (1930) et Nostalgie de Paris (1946). La Légende et la vie d'Utrillo, ouvrage édité par Seheur en 1927, fut vendu à 105 exemplaires seulement. Francis Carco a écrit des chansons, dont Le doux caboulot, mis en musique par Jacques Larmanjat, chanté par Maie Dubas (1931), L'orgue des amoureux, musique de Varel & Bailly, chanté par Edith Piaf (1949), ou encore Chanson tendre, musique de J. Larmanjat, chanté par Fréhel, en 1935. Carco chanta lui-même cette dernière chanson au Lapin Agile, en 1952.

GuthPaul, Quarante contre un, Paris, Correa, 1947.



samedi 22 mars 2008

LO LUGARN-LOU LUGAR

LO LUGARN annonce dans son dernier numero la sortie du Dictionnaire, chronique Avèm legit

"En darrèra minuta, aprenèm que lo monumental Dictionnaire de l'Agenais et de Lot et Garonne ven de sortir (Libraria Quesseveur, plaça dels laitièrs 47000 Agen) conten 2800 noticias concernent tot ço que cal saber, o gaireben, sul departament : istoria, economia, omes illustres, esports, gastronomia, cinèma, musica, pintura..... L'occitan es pas oblidat : prèp de 180 articles parlan de la lenga, de las obras et dels autors ageneses."

Lo lugarn, tribuna per l'Occitania liura. Partit de la Nacion Occitana. N° 94

mercredi 19 mars 2008

BROCQ LOUIS


Additif à la notice BROCQ Louis, page 109.
Parmi les nombreuses maladies auxquelles le nom de Brocq est associé il faut retenir le pyoderma gangrenosum dont on fête le centenaire de la description princeps. En effet il decrivit, le 28 février 1908, cette affection avec minutie lors d'une communication à la Société médicale de hôpitaux de Paris en la nommant phagédénisme géométrique. Le nom défénitif de pyoderma gangrenosum ne fut adopté par la communauté scientifique qu'en 1930 suite à la publication de Brunsting LA, Goeckerman WH, O'Leary PA qui relevèrent son association fréquente avec des diarhées chroniques (Recto-colite hémorragique).
L Brocq fut un travailleur considérable influançant ses élèves comme ses collaborateurs :
"Brocq de caractère chagrin et de santé médiocre a exercé une influence considérable surtout peut-être par son enseignement oral. Il faut l'avoir vu et entendu dans son service ou à la consultation examiner un malade et commenter son diagnostic. Il arrivait à l'hôpital l'air mourant se trainant, annonçant sa fin prochaine : puis au deuxième ou au troisième malade, il se reveillait, s'excitait devenait éloquent et faisait d'admirables leçons" .William Dubreuilh, dermatologue bordelais( 1857-1835)

dimanche 16 mars 2008

FORT, Henri

L' Eglise des Jacobins décorée pour un mariage, cliché pris par H. Fort vers 1905.


FORT HENRI (Agen, rue du Pin, 1878 - 1977): photographe amateur, il fut à l'origine du développement de la photographie en Agenais et un des fondateurs de la Société des excursionnistes et photographes amateurs agenais et son premier président. On lui doit des clichés de la venue d'Armand Fallières à Agen en septembre 1906, de l'exposition de photos en hommage à Ducos du Hauron (1910) , des clichés des sorties de la société (voir page 220) et des clichés de la vie agenaise dont certains furent édités en carte postale. R.C.

samedi 15 mars 2008

ASTAFFORT


BIBLIOGRAPHIE concernant Astaffort ;


Baradat de Lacaze. Ch., Astafort en Agenais, Notice historique et coutumes, Agen, Michel J. & Médan, Paris, Honoré Champion, 1886.
Beyneix A., Lasserre G, Astaffort et son histoire à travers les cartes postales anciennes, Marsolan, CTR éditions, 1999.

Beyneis A. Préambule archéologique, in réimpression d' Astafort en Agenais, Nimes, Lacour, 2007.


REMARQUE

Astafort écrit avec une seule lettre f dans la publication de Charles de Baradat de Lacaze a aujourd'hui 2 lettres f. Depuis quand. R.C.

samedi 8 mars 2008

LAFITTE DE LAJOANNENQUE Prosper de

LAFFITE de LAJOANNENQUE, Charles-Marie, Prosper de : viticulteur, frère de Gustave. Ancien élève de l’école polytechnique, ancien capitaine d’artillerie, délégué cantonal. Président du comité antiphylloxérique de Lot-et-Garonne. On lui doit de très nombreuses publications sur le sujet dont : Quatre ans de luttes pour nos vignes et nos vins de France, mémoires, opuscules et articles (Paris, G, Masson ; Bordeaux, Féret et fils, 1883). Champion de la lutte contre le redoutable hémiptère, le châtelain républicain de Lajoannenque a importé avec son frère, en Brulhois, des cépages jusqu’alors inconnus dans cette région. Passionné de mathématiques il a laissé une Récréation arithmétique sur les mouvements des aiguilles d'une montre, Agen, imp. Moderne, 1900 et une Fantaisie arithmétique, Agen, imp. Moderne, 1902. R.C.

GAVARRET Louis, Dominique, Jules


Le Dr Gavarret est né à Astaffort, rue de Bouc(la maison n'existe plus; son emplacement est occupé par le local du club "plein soleil". Il avait hérité de la propriété et du château de Pé du Casse qu'il habita mais qu'il revendit de son vivant au Dr Arnaud Routier*.

Précision donnée par A Beyneix.


Reproduction CPA, Coll. Dr R Constans
Beyniex A. Le professeur Jules Gavarret (1809-1890) et l'application des méthodes mathématiques et physiques à la médecine, Bulletin de l'Académie nationale de médecine, 185, 2001, p. 1327-1335.

vendredi 7 mars 2008

LE DICTIONNAIRE à FR3

38002076-fr.htm

FROID

FROID

Malgré un climat tempéré océanique le département de Lot-et-Garonne a connu des hivers très froids. Ceux de 1709 et de 1956 ont marqué la mémoire collective. Le curé de la paroisse de Sainte-Quitterie de Garrigues, Jean Teulières en porté témoignage du terrible hiver 1709 dans le registre parroissial :

L’ année mille sept cens neuf il fit un si grand froid que de mémoire d’homme on navait pas vu un sol, il commenssa le septième lundy, mardy, la nuit tombant sur le mercredy il commansa a nege pendant huit jours peu ou prou et en tomba une fort grande quantitée, mais le froid fut si grand que les oyseaux et pigeonnaux tombere on laise de froit, on alit a perdre tous les vins dans les caves, même se gelait le pain, les gens même mourait de froid, plusieurs bestiaux à corne moururent aussy, la guerone se print, on y passoit depuis agen jusques à bourdeaux, elle était prise même dans devant ladite ville et continua pendant quinze jours de faire un terrible froid, les vignes gelairent presque toutes, il neut que les pieds qui se trouvèrent couberts de neige qui se conservèrent, on croyait aussi tous on voyet les arbres de tote espece, par deux les miseres (sont)fort grandes cette année, le segle juqu esà onze livres le boiseau, le froman quinze (livres), les fenucq douze livres, les bleds se gelèrent complétement (par) endroit, surtout le froments.

(texte intégral, retranscrit par le Dr Lepargneurµ).

L'influence du froid de l' hiver 1709 sur la vigne est confirmé par la chronique de l'abbé Laplaigne :

A la dime de cette paroisse de Falx, on amassait jusques à 40 et45 barriques de vin cette année on nan a ramassé qu'une barrique et encore estait-il du verjus et cela provenait des jeunes vignes dont les seps se trouvèrent couvers par la neige qui les garantit un peu du froid

Mateu André, Fals-en-Brulhois ou chronique de l'abbé Laplaigne, extrait de la revue de l'Agenais, Agen, Librairie Quesseuveur, 1978
R.C. (Cette notice sera incluse dans la prochaine édition)

jeudi 6 mars 2008

GRANAT Pierre Oswald

Pierre Oswald Granat est né le 7 mai 1869 à Sainte-Livrade

Voir notice page 260

Renseignement donné par Mme Marie-Therèse, Lapeyrière, Sainte-Livrade

mardi 4 mars 2008

CAUCAUNIBUCA, LE RETOUR ET LE DEPART

La « vedette » ne s’est pas présenté à la reprise 2007 puis est revenu avec 15 kg de moins, fin septembre. Il a joué le match victorieux (33-0) et exceptionnel contre Toulon (3 essais marqués). Depuis, blessé, il vient de quitter le club (février 2008). « Le plus gros des papillons des nuits agenaises » selon l’expression de l’entraîneur Henri Broncan,et le plus cher, a disparu définitivement, regagnant les îles Fidji et espérant continuer sa carrière au rugby à XIII.

Complément de la notice page 134.

dimanche 2 mars 2008

VOYAGE du MARECHAL PETAIN à AGEN, (30 août 1941)


Les légionnaires défilent devant le maréchal Pétain lors de sa visite à Agen en compagnie de l'amiral Darlan le 30 août 1941.
Sur le mur de l'immeuble du café de la Bourse, boulevard de la République, est placardé le message du maréchal surmonté de l'insigne de la Légion :
"Je compte sur chaque légionnaire pour m'aider à restaurer le France"

Photo prise par A. Balistai, photographe installé dans l'immeuble du 17 du boulevard de la République, depuis le premier étage de son atelier.
Voir notices : Légion française des combattants, Pétain, Balistai