samedi 29 novembre 2008

CLAIRAC, ABBAYE BENEDICTINE

Fondée en 767 par Pépin le Bref, en bordure du Lot, l’abbaye bénédictine de Clairac connut au Moyen-Âge une prospérité enviée. Au XIII° siècle, elle était occupée par quelque 150 religieux ; l'abbé était également à la tête de 5 prieurés et de 50 paroisses. Durant la guerre de Cent Ans, elle ne fut occupée que par neuf moines mais retrouva ensuite rapidement son essor et reconquit sa prospérité jusqu’à la Révolution durant laquelle elle fut vendue comme bien national. Les liens entre l’abbaye de Clairac, l’Église romaine et la présidence de la République sont anciens et particuliers. En vertu d'une donation faite en 1482 par Louis XI, la basilique romaine avait des droits sur la puissante abbaye de Clairac. Henri IV pour devenir roi de France, selon la première loi fondamentale de la royauté dut adjurer son protestantisme et se convertir au catholicisme pour respecter la 4° loi fondamentale exigeant la règle de catholicité (1593). Pour être reconnu de l’Église romaine il rétablit le don des revenus- importants à l’époque- au Latran (1594). Aussi pour lui rendre hommage et en signe de reconnaissance le chapitre de la cathédrale décida de le nommer chanoine d’honneur, d’élever une statue équestre du vert galant dans l’atrium de la cathédrale et de célébrer tous les ans le jour -date anniversaire de sa naissance (13 décembre 1553)- une messe pour la France, Pro felici ac propero galliae. La tradition de l’attribution du titre de chanoine honoraire du Latran fut perpétuée grâce au rétablissement du don, par Napoléon III ; malgré l’arrêt du paiement en 1871 la tradition de la prise de possession du titre en la cathédrale Saint-Jean-de-Latran continue aujourd'hui. Les usages de la république font que le chef de l’État est considéré comme l'héritier des privilèges religieux accordés aux chefs des régimes antérieurs. C'est donc par héritage d’Henri IV et de Napoléon III, que le président de la république française se retrouve officiellement aujourd'hui chanoine honoraire de la basilique du Latran. Quatre présidents de la République française sont venus à Rome occuper leur stalle : le général de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy*en 2007. Aucun président de la V° République ne l’a refusé.
Après avoir accueilli l’école navale* (1943-1945), l’abbaye est devenue musée des automates montrant la vie quotidienne des moines et abbés au Moyen-âge et le monde féerique des gnomes, lutins (1990). Elle vient de fermer définitivement ses portes. R.C.

Archives capitulaires du Latran (XY.35, f. 648-729)

mardi 11 novembre 2008

BISSIÈRE Roger (Villeréal,1886 – Boissiérettes, Marmillac, 1963)



BISSIÈRE Roger

Le musée d’Agen expose en permanence une trentaine de ses œuvres. Une exposition « Bissières, Gravure et lithographies » lui est consacrée montrant desgravures en couleurs et des lithographies éxécutées dans les années 1950-1960 (8 novembre 2008 – 2 février 2009).



La Gazette de l’Hôtel Drouot n°37 du 31 octobre 2008

Complément notice page 94

lundi 10 novembre 2008

PECH DE BÈRE[1], croix et calvaire du

PECH DE BÈRE[1], croix et calvaire du :

Croix érigée à l’initiative des prêtres de cinq paroisses - Saint Félix d’Aiguillon, Saint-Côme, Lagarigue, Sainte-Radegonde (commune d’Aiguillon) et de Nicole- conformément au projet de Boullet de Marmande, sur le terrain situé au Pech de Bère, mis à disposition par M. Paul Amblard*, châtelain de Lafon. La croix métallique sortie des ateliers Chanlou de Bordeaux mesure 18 m de hauteur au dessus d’un piédestal de 6 m. de hauteur et de largeur. Elle fut inaugurée en présence de Mgr Coeuret-Varin*, évêque d’Agen, le lundi de Pâques de 1897 (19 avril), jour du 12° anniversaire de son sacre. Avec une hauteur de 21 m au dessus du sol elle domine la plaine de Garonne et le confluent du Lot et de la Garonne, faisait le pendant de celle de Buzet, devint la plus haute de France à la fin du XIX° siècle, dépassant celles de Verdelais, de Brive, du Nivolet (Chambery) considérées alors comme les plus hautes . Elle porte un christ d’une hauteur de trois mètres de haut et de large, fondu dans l’usine Gasneau de Tussey près Vaucouleurs (Meuse). Le simple chemin qui permettait d’ accéder au Pech, transformé en « chemin de croix » avec ses 14 stations ayant chacune une croix de bois a été remplacée par une route.

Thézan, La croix et le calvaire du Pech de Bère et le XII° anniversaire du sacre de Mgr Coeyret-Varin, Tonneins, Imp. Georges Ferrier & Cie, 1897.


Voir Pech de Berre, Pèch, page 390.
[1] Bère est parfois orthographié Berre selon des principes de graphie moderne


ANAVI Hélène( -Villeneuve-sur-Lot 1981)



Héritière d’une fabuleuse collection d’art moderne à la mort de son mari, amie des peintres dont balthasar Klossowski dit Balthus dont elle fut le modèle (1952). Elle a passé la fin de sa vie dans le département au domaine du moulin de Paulhiac près Montflanquin puis à Villeneuve-sur-Lot. Excentrique, aimant la vie et les artiste mais généreuse, elle a légué une grande partie(10 MF) de la vente de sa collection de toiles qui eut lieu à Londres(Sotheby, 27 28 mars 1924, rapport 42 MF) puis à Agen en présence du donataire, Jean Dausset, prix Nobel de médecine (1980) pour sa découverte du système d’histocompatibilité des leucocytes dit Système HLA. Cet apport financier initial a permis le lancement du CEPH (centre d’études du polymorphisme humain) qui devenu fondation aujourd’hui subventionné par le ministère de la recherche et par le télethon a permis le décryptage du génome humain.




Portrait d'Hélène ANAVI par Balthus

dimanche 9 novembre 2008

DUFAU Paul, (Villeneuve sur Lot, Laussou, 1898 – Montflanquin, 1982)
Peintre et berger à la ferme du cat du mayne près Montflanquin. Il a participé à la Grande Guerre gardant des souvenirs dont il riait à gorge déployée, dont celui d’avoir vu passer les allemands plénipotentiaires sur des bicyclette à pneus de bois dont le bruit simulait des applaudissements. Monté à Paris où il était le voisin de palier de G Simenon, son coup de crayon fut reconnu et utilisé dans quelques illustrations sans lui permettre de vivre. Après son retour au pays il continue à peindre et à dessiner, créant la peinture à la colle utilisant des supports variés. Devenu l’ami et le voisin d’Hélène Anavi*, il connut la célébrité après sa rencontre avec Fleur Cowles anglaise critique d’art qui séduite par ses toiles qu’elle qualifiait de « fantastiques, de la même école que Dubuffet Klee Picasso Miro Braun, Dali » qui organisa des expositions de son œuvre en France sur la côte d’azur et à l’étranger. Sa gloire fut éphémère. Pour le centenaire de sa naissance une exposition rétrospective lui à été consacrée à Aiguillon. R.C.

Reproduction tableau "La belle époque , 1969, catalogue exposition)