mercredi 27 novembre 2013

LA-RUE-DE-LA-REINE

Rue-de-la-Reine (Agen) Ancienne rue d’Agen, appelée aussi rue de la Reyne, « coupée et modifiée par la construction du boulevard de la République, elle a deux parties, chacune de part et d’autre du boulevard, de la rue Grande-Horloge à la rue Raymond Noubel. On ne sait pas de quelle reine il s’agit. Philippe Huc, Tristan Derème en littérature, poète un des fondateurs du mouvement fantaisiste a vécu dans sa jeunesse (1908) au second étage de l’immeuble Chaumeil au n° 38 du boulevard de la République, dont le rez-de-chaussée fut occupé par le magasin Printania à partir des années cinquante, dans l’appartement qui avait un retour sur cette rue. Son père, le colonel Huc avait été nommé en 1907 au commandement du 9e de ligne. Philippe Huc devint « surnu » des contributions et d’après Louis Boisson son supérieur : « il aurait pu dépasser son maître et avec facilité aurait appris la façon de plumer la poule (contribuable) sans la faire crier ! ». Curieux, il aimait entendre les souvenirs de L. Boisson sur ce quartier et sur la rue-de-la-Reine. Boyer d’Agen parle de cette rue avec nostalgie dans Pays natal édité en 1888 et montre son importance dans le vieil Agen du XVIIIe et du XIXe à proximité de l’imprimerie Noubel et du théâtre : « Et cette rue-de-la-Reine que l’on coupait !… Où désormais traînerait l’aile les souvenirs d’enfance, si la pioche des démolitions allait en emporter le nid. Retrouverions-nous jamais ces coins de borne humides où nous allions piquer des vers pour nos parties de pêche ? Et ce Passage-Sabatier auprès duquel je contemplais de longues heures la cheminée fumante de l’imprimerie Noubel, comme si l’instinct m’eût conduit sous ces machines infernales, dont l’odeur d’encre fraîche et dont les roues enlaminantes pressurerons ma vie […] O ma rue-de-la-Reine ! … J’étais dans ma cinquième année, […], à trois portes de la nôtre descendaient chaque année une partie de la troupe du Chariot de Thepsis, […] ces dames et ses messieurs allaient à la répétition à la répétition du Grand-Théâtre en laissant après eux, par la rue-de-la-Reine où je barbotais dans le ruisseau, des envolées si libres de paroles et de gestes, […] ». Boyer d’Agen, Le Pays natal, Victor-Havard, Paris 1888.

mardi 19 novembre 2013

SAINT-PIERRE-DE-GAUBERT

SAINT-PIERRE-DE-GAUBERT Quartier de la commune de Boé construit sur une motte en bordure de Garonne, dans la convexité d’une corne de Garonne (changement de direction vers le Sud-Est), à proximité du confluent avec la Séoune. Il existait dans la concavité une courbe autrefois un îlot La paroisse de San Pey de Gaoubert dépendait autrefois de l’abbaye de Layrac. Son église actuelle construite au XIXe grâc
e à des subventions municipales et aux dons de Mme Veuve de Longeon sous condition de lui aménager un caveau sépulcral possède un tableau de maître Loemeling (1815-1871) inclus dans le don, la résurrection de Tabitha., classé monument historique, restauré récemment montrant cette résurrection par Saint Pierre. « Pierre fit sortir tout le monde, se mit à genoux et pria ; puis se tournant vers le corps, il dit : Tabitha, lève-toi. Elle ouvrit les yeux, et ayant vu Pierre, elle s’assit » (Acte 9, 40) Les clés de l’église, aujourd’hui disparues, passées à la flamme d’un cierge, étaient appliquées sur les morsures de chiens pour prévenir l’apparition de la rage, affection encore endémique et le plus souvent mortelle à la fin du XIXe et au début du XXe malgré la vaccinothérapie pasteurienne. Le pont du chemin de fer (ligne Agen-Auch-Tarbes de la Compagnie de chemins de fer du Midi), construit par les entrepreneurs Lagarde et Bouyer - M. Regnault, ingénieur en chef- est long de 160 mètres, comprend 17 arches en anse de panier ayant chacune une ouverture de 21, 61 m d’ouverture. À l’occasion de son inauguration le 14 décembre 1865 Jules Charton dans l’Illustration l’a décrit comme : « remarquable par l’élégance et la légèreté de sa forme. L’heureuse proportion de ses lignes et le choix habile de ses matériaux lui donne un caractère simple et parfaitement approprié à sa destination ». Le remblai sur lequel est construit la ligne de chemin de fer a joué un rôle majeur dans les inondations centennales de siècles passés (1875-1930) entrainant par sa rupture le flux en ligne droite vers la ville d’Agen qu’il prenait en quelque sorte « à revers » par rapport au Gravier , pénétrant la ville par l’avenue de Toulouse. R.C

dimanche 17 novembre 2013

INONDATION DE JUIN 1875

INONDATION DE juin 1875

Dans l’Annuaire de Lot et Garonne de 1876 édité par Prosper Noubel, l’ inondation du 24 Juin 1875 et ses conséquences sont décrites comme le « terrible débordement de la Garonne » occasionné par la fonte des neiges et par les pluies diluviennes qui tombèrent depuis 3 jours : « les eaux atteignent à Agen une hauteur de 11 mètres 70 dépassant les inondations de 1854 et 1855, et celle de 1770 , le plus fort débordement dont on ait gardé le souvenir ; il faut remonter jusqu’en 1435 pour trouver une cru semblable à celle de ce jour ; la belle vallée de la Garonne est entièrement ravagée depuis les Pyrénées jusqu’à Bordeaux. Les eaux furieuses entraînent au milieu de débris les cadavres des hommes et des animaux. A Agen, la ville entière est inondée à l’exception de quelques points isolés, les Jacobins, le lycée et la halle.
Le 27 juin la Garonne rentre dans son lit et permet de se rendre compte de l’inondation ; c’est par la brèche en aval du pont de Saint-Pierre-de-Gaubert que les eaux se sont précipitées à travers la plaine sur Agen où elles ont surpris les usines, les ateliers, les magasins remplis de marchandise et causés des pertes immenses au commerce et à l’industrie. L’aspect du Gravier est navrant : la plupart des arbres sont déracinés ou abattus les uns sur les autres : baraquements, kiosques, candélabres, bancs rustiques, jardins, tout a disparu ; le quartier Descayrat a horriblement souffert ; la belle usine Pialoux (donnant sur le Gravier au bout du cours du 9° de ligne) est en ruines ainsi que plusieurs maisons environnantes. On cherche les cadavres sous les décombres […]
Le 29 juin, M. Le Maréchal- Président visite les villes et les villages qui ont souffert entre Agen, Tonneins Marmande et Langon et part le lendemain pour Foix et les lieux inondés de l’Ariège.
Le conseil municipal vote 10.000 frs pour les inondés.
Le 4 juillet la cession extraordinaire du Conseil général vote 248 OOO fr. de subvention qui seront repartis, le 3 septembre entre les petits commerçants d’Agen par une commission présidée par F. Aunac.
La chronologie de l’année 1875 confirma le dicton populaire « Quand Garonne sort de son lit elle le quitte plusieurs fois la même année». Le 15 septembre une nouvelle crue survint inondant le Gravier ; les eaux atteignant 6m 10 au dessus de l’étiage. Le 3 novembre Garonne récidive et envahit les bas quartiers.
De plus plusieurs autres circonstances climatiques défavorables survinrent l’année 1875 : Agen comme la France fut prise par un froid glacial en janvier ; le verglas couvrit les rues d’Agen ; en septembre la sécheresse sévit dans les campagnes ; en décembre 1875 le froid revint et le canal latéral fut gelé interrompant toute circulation.

lundi 11 novembre 2013

INONDATION DE 1952, (4-5 juin)

INONDATION des 4-5 juin 1952

Comme l’inondation de1930 Garonne emprunta le bras secondaire à partir de Lafox comblé par les travaux du baron de Bastard, grand maître des eaux et forets au XVIII e siècle, prenant en quelque sorte « Agen à revers ».
Empruntant la route de Toulouse puis le boulevard Michelet, elle creusa d’énormes trous et renversa le mur de clôture du Lycée Bernard Palissy sur 150 mètres. Le jardin de Jayan et le boulevard Carnot furent sous les eaux. Le Gallia-Palace et la place Pelletan et ses deux stations-service Esso et Mobil et les boulevards adjacents connurent aussi Garonne. Le trottoir du Florida, boulevard Carnot, resta seul hors d’eau, permettant le passage des cyclistes. Le Gravier et le cours de Belgique furent completement submergés. Jasmin n’eut pas les pieds dans l’eau comme en 1875, le niveau à l’étale n’atteignant que la base du socle de support de la statue.

samedi 2 novembre 2013

AGEN-MÊME

AGEN-MÊME
« Être d’Agen-même » est une expression du langage populaire agenais caractérisant les habitants d’Agen. En effet, on est soit d’Agen-même, habitant la rive droite de la Garonne ou du Passage, habitant la rive gauche.
L’expression est très ancienne. Michel de Notre-Dame dit Nostradamus, qui vécut six années à Agen, l’utilise dans son traité des Fardements et des Confitures (plusieurs éditions à partir de 1552) :

« J’ay autrefois practiqué […] la plus grande part au pays d’Agenois, à Agen mesmes. ».

Quatre siècles plus tard, « à Agen-même » est encore fréquemment utilisée par les Agenais lorsqu’on leur demande où ils habitent.
RC

vendredi 1 novembre 2013

Souberne

Souberne :
Terme désignant en langage bordelais une inondation. La grande souberne correspond à l’inondation des 5, 6 et7 avril 1770, appelés dans la langue de Jasmin Lou gran aygat des Rameoux.
Elle fut destructrice en Agenais. D’après le comte de Lacépède : « Durant ces trois mortelles journées, on voyait passer à chaque instant des arbres déracinés, des poutres, des chevrons, des tonnes, des barriques, des meubles de toute espèce, des charrettes, des paillers et une multitude d’animaux, voire même d’êtres humains surpris dans les granges et les habitations par l’invasion des eaux. Bien des personnes eurent à peine le temps de se sauver avec leurs enfants et leurs effets les plus précieux, sur les toits des maisons, sur les arbres, dans les tribunes des églises, laissant tout le reste à la garde de Dieu ! »
Comme lors des toutes les grandes inondations des siècles passés l’aygat des rameaux a envahi les caves de façon durable sur plusieurs semaines.