samedi 16 février 2008

CASTERA, Jean-Henri, d'Artigues

CASTERA, d'ARTIGUES, Jean-Henri de, (Tonneins (Biscarret), 1749 – Tonneins (château d'Artigues), 1838) : homme de lettres.,fils d’un riche négociant-maître de bateaux.Après des études secondaires au collège des Jésuites de Cadillac (Gironde), il entra dans la vie active en s’engageant aux Antilles dans un régiment de dragons-mulâtres avec le brevet de capitaine, après avoir refusé la succession de son père à l’âge de seize ans. A son retour en France, dix ans plus tard, grâce à l’appui d’anciens condisciples de Cadillac, il fut introduit à la Cour de Louis XVI dont il devint un ambassadeur officieux, effectuant de nombreuses missions à l’étranger. Dans le même temps, il poursuivait une carrière d’écrivain, de poète et de traducteur (il maîtrisait à la perfection les langues anglaise et allemande).Habile et opportuniste, il traversa sans dommages la période révolutionnaire, augmentant son patrimoine en achetant le château d’Artigues, près Tonneins, où il installa sa famille. Grâce à ses qualités littéraires, au succès de ses œuvres, il fut remarqué par Bonaparte qui le convia à le suivre en Egypte comme chroniqueur mais Castéra déclina cette offre. En 1803 il épousa une toute jeune femme qui lui donna une fille, Eugénie, qui se maria en 1828 avec Samuel de Bourrousse de Laffore*. Le succès de son «Histoire de Catherine II » (dont s’est inspiré H. Troyat), de la traduction des voyages du capitaine Cook et d’autres nombreux voyages septentrionaux et africains, de plusieurs recueils de poèmes et son remarquable entregent lui firent espérer l’entrée à l’Académie Française. L’Empereur rancunier lui en barra définitivement l’accès. Ulcéré, J de Castéra quitta définitivement Paris et vécut le plus souvent à Artigues où il recevait beaucoup (Le général Moreau, le célèbre avocat De Sèze, défenseur avec Malesherbes de Louis XVI, le comte Garat, ministre de l’intérieur de la Convention). Ami fidèle du duc d’Orléans avec lequel il a beaucoup correspondu, il n’eut pas la force d’assister aux cérémonies organisées à Paris lorsqu’il devint roi de France sous le nom de Louis-Philippe. Il a laissé un importante oeuvre littéraire aujourd’hui oubliée. A.T.R (Annie Timbeau-Rapin)
De Bourrousse de Laffore, Notice sur Jean Castera, tome IV du Nobiliaire de Guyenne et Gascogne, Champion, Paris, Peret & fils, Bordeaux, 1883, pp XI-XIII
Lagarde Jean Alphonse : Histoire de Tonneins, Toulouse, Société des livres religieux, 1870. Archives départementales de la Gironde Cote 6 B 53. Archives municipales de Bordeaux Cote 2 E 38.

Cette notice sera publiée dans la prochaine édition du Dictionnaire de l'Agenais et de Lot-et-Garonne.

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