mardi 28 mai 2013

BOURROUSSE DE LAFFORE

BOURROUSSE DE LAFFORE, Jacques- Samuel (Laplume 1789- Varès 1858).


Un des sept fils de Joseph, écuyer du Roi, sieur de Laffore et de Marie-Anne Besse de Bouhebent. Ayant vu le jour le 31 juillet au château de Laffore, dans le vallon emprunté par la route de Laplume vers Moncau et Calignac, il fréquenta le collège de Layrac de grande notoriété, dirigé par Ducomet et Castex. Admis à Polytechnique en 1809, il termina en suivant l’enseignement de l’école des ponts-et-chaussées. Il inventa en 1815 une machine permettant de reproduire par la gravure d’un objet en relief ou plan, dans des proportions arrêtées d’avance. Ingénieur– aspirant à Agen puis ingénieur ordinaire il est à l’origine d’un essai de clayonnage par la plantation de saules afin de régulariser les berges de Garonne. Ce travail fut reconnu par Deschamps, ingénieur constructeur du pont de Bordeaux. On lui doit la stabilisation des rives à Fourtic où passe aujourd’hui la route nationale 113 qui était, à l’époque, route impériale. Il en fut de même à Tonneins et à Marmande où cette technique permit de gagner des terres sur le fleuve. Cette technique continua à être utilisée durant le XIXe.

Son nom est de plus attaché à la construction des ponts de Nérac sur la Baïse et d’Aiguillon sur le Lot ; ce dernier considéré comme véritable œuvre d’art par ses élégantes lignes. Durant ces constructions il pratiqua la technique de la gratification par des cadeaux sous forme de compas et truelles d’honneur. A partir de 1819, il construisit les routes départementales, puis établit une carte du département où figuraient les routes secondaires qui devinrent les chemins de grande communication.

Après vingt ans de séjour en Lot-et-Garonne il gagna le département des Deux-Sèvres et proposa le tracé du canal maritime de Niort à l’Océan. Après la révolution de 1848 il regagna son département d’origine et se consacra à l’agriculture dans sa propriété d’Artigues. R.C.

Magen, Adolphe, Compte de rendu de la Société, Recueil des travaux de la Société d’agriculture, sciences et arts d’Agen, 1858, Tome IX, 1 ère partie, pp 11- 15.

Voir notice Bourrousse de Laffore, page 106.

Joseph Bourrousse a eu 7 enfants et non 5 comme annoncé par erreur.



lundi 13 mai 2013

OSERAIE, BIBINIERADO

Bibiniérado, (oseraie).


Désigne en gascon l’oserai. Sa racine est latine, de bibère, boire. En effet l’osier planté sur les bords de Garonne « boit » en permanence ; cette faculté lui permettant de « suinter », en tirant son extraordinaire flexibilité.

Utilisé en vannerie et en pays de vignes comme lien en particulier pour lier les fagots de sarments de vigne. Un emploi particulier lié sa légèreté et sa flexibilité était son utilisation dans la fabrication des berceaux. Cette tradition a été chantée dans le poème de Jeanne Saint-Hugues de Boulet (82) primé au Jasmin d’argent 1927 : Lou Prumié Brès

Baï-t’en pel la Bibinièrado

Pourtant qué sosqué pla Laoutché

Et serquo las plus estorados

E las pus finos qué y Atché



Va-t-en par l’oseraie

Pour qu’il soit plus léger,

Et cherche les plus sveltes

Et les plus fines qu’il y ait.

Ce mot  fut remarqué par le comte Joseph de Pesquidoux, grand félibre et écrivain de la Gascogne, qui le qualifia de "typique" dans son discours au cours de la scéance du Jasmin d'Argent de 1927.
R.C.

PRIME ET FELICIEN, MARTYRS AGENAIS

PRIME et FELICIEN,


Martyrs agenais, les deux frères furent persécutés au IIIe siècle, sous l’empereur Dioclétien en même temps que Caprais et Foy, les plus célèbres martyrs agenais. Ils sont fêtés le 6 octobre. Leurs corps furent translatés en l’abbaye bénédictine de Beaulieu, sans que l’on connaisse les circonstances et les moyens utilisés. On pense que cette translation fut effectuée, comme celle des reliques de Foy vers Conques, au moment de l’invasion des Normands sous les règnes des rois carolingiens de Charles le simple, roi des francs de 893 à 929 à Lothaire Ier, roi de 954 à 986. Les deux martyrs sont référencés dans les actes du qu'enroulerai à partir de 904.

Leurs reliques conservées dans le monastère furent cachées lors des guerres de religion. ; Les armées calvinistes des Princes et de l’amiral de Coligny pénétrèrent dans Beaulieu en 1569.

Dans le catalogue des saints publié par les Petits Bollandistes il existe vingt-sept saints du nom de Prime et seize du nom de Félicien. Les plus connus outre les Agenais sont ceux de Rome et de Catalogne.

En catalogne le culte de saint Prime et de saint Félicien fut poursuivi aux siècles passés dans le monastère de Bésalu, occupé après 1909 par des bénédictins français émigrés après la loi sur les congrégations religieuses. Une filiation avec les martyrs agenais des mêmes noms est fort peu probable et cela a été parfaitement argumenté par le chanoine Bert. R.C.
Bert, Chanoine, Où sont les reliques de nos deux martyrs Agenais Prime et Félicien, Agen, Maison du Bien du Peuple, 57, rue Grande-Horloge. 1927.

vendredi 10 mai 2013

RAGE (La)

RAGE (La)

La rage sévissait dans la campagne gasconneencore à la fin du XIXe siècle  et jusqu’après la fin de la Grande Guerre. Les chiens enragés parcouraient des grandes distances, parfois plusieurs dizaines de Kms, cherchant à mordre tous les animaux rencontrés et à défaut les paysans. Aussi les paysans ne sortaient qu’accompagnés de leur propre chien et en cas de rencontre l’animal familier combattait avec l’ « enragé ». Souvent mordu et contaminé pour sauver le maître il devait être abattu avec le chien enragé. Lorsqu’un homme était mordu il était transféré à l’institut Pasteur de Bordeaux pour bénéficier de la vaccination selon les principes découverts par Pasteur.

Selon la tradition retrouvée dans un proverbe gascon, la rage se propageait au début du printemps :

        « Quand l’aubépine fleurit, la rage trotte ;

              Et quand elle feuille, la rage se promène. »



        « Quan et espi brota – era roya que trota.

          Quan et espin broto – era raujo que trota

                E quan hoelho, que’s passeyo. »
R.C.

Dicton colligé par l’abbé Eugène Bernat de Mazères-de-Neste, (Proverbes patois, Tarbes, imp. Saint-Joseph, 1973.)

dimanche 5 mai 2013

PUISSANT Louis (1769-1843)

PUISSANT LOUIS (La Gastellerie, (Seine et Marne) 12 septembre 1769 - Paris, 11 janvier 1843)




Professeur de mathématiques, à l’école Centrale du département de Lot et Garonne située à Agen ; à l’école impériale militaire. Ancien ingénieur géographe du dépôt général de la guerre.

Orphelin, il fut éduqué dans une famille amie puis reçut un premier enseignement chez un notaire arpenteur bordelais. En 1786, il fut appelé par Lomet et participa avec ce prestigieux maître à l’établissement du plan de la ville d’Agen, référence remarquable d’ « Agen avant la période révolutionnaire ». Membre de la Société libre des sciences et belles-lettres d’Agen, il participa à la vie de celle-ci en portant à la connaissance des auditeurs « Quelques réflexions sur les avantages du calcul décimal dans les mesures géodésiques et sur la nécessité de publier un ouvrage élémentaire à l’usage des cultivateurs » et « études sur la géométrie, résolues ou démontrées par l’analyse algébrique ». Ces communications entraient dans le nouveau cadre scientifique fixé par la Société reconstituée sous le nom de Société d’Agriculture, Sciences et Arts dont les statuts furent adoptés le 6 nivôse an IX. Il quitta Agen au moment de la suppression des écoles centrales départementales à la fin 1802. Après avoir réintégré le dépôt de la guerre il fut chargé d’une mission scientifique à l’île d’Elbe, en Corse, et en Italie puis en 1809, il rejoignit le corps des ingénieurs géographes avec le grade de chef d’escadron.

Il a publié plusieurs ouvrages dont :

- Recueil de diverses propositions de géométrie, résolues ou démontrées par l’analyse algébrique, suivant les principes de Monge et de Lacroix , Imp. De Crapelet, Paris, 1801.

- Traité de topographie, d’arpentage et de nivellement, Courcier, imprimeur-libraire pour les mathématiques, quai des Augustins, 1807.

Concernant sa période agenaise, on lui doit les Tables de comparaison entre les mesures anciennes du département de Lot et Garonne, et celles qui les remplacent dans le nouveau système métrique. Cet ouvrage était précédé d’une instruction abrégée sur le calcul décimal et la nouvelle nomenclature, pour en expliquer l’usage. Agen, imp. du département, an VII ; fut réimprimé en 1801. R.C.

mercredi 1 mai 2013

Dr SOURBES PAUL

DR SOURBES Paul. (Condom, 1840 -Condom, 3 novembre 1933)


Exemple du médecin de campagne de la Belle Époque avec chapeau gibus et redingote. Pendant une soixantaine d’années il parcourut la campagne du canton, à cheval, en voiturette cabriolet ; sa silhouette était connue de tous. Il possédait 3 chevaux qui assuraient le service avec une parfaite organisation. Il vécut son exercice comme un sacerdoce, visitant à toute heure et par tout temps, palliant le manque de moyens thérapeutiques de l’époque par un dévouement et une présence « qui guérissait ».

Ses chutes dans le fossé desquelles il se relevaient le gibus cabossé étaient célèbres .

Il interrompit son activité en 1929 à l’âge de 89 ans ! Que dire au moment ou se discute pour les médecins, un âge de retraite à 60 ans ?

Le président Fallières lui avait obtenu la légion d’honneur…

Ses obsèques eurent lieu à Condom, le 6 novembre 1933, en présence de nombreux mézinais.

Son nom est attribué à une rue de Mézin R.C.